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Valère Novarina



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Valère Novarina  est né à Genève. Il passe son enfance et son adolescence à Thonon, sur la rive française du Léman. À Paris, il étudie à la Sorbonne la philosophie, la philologie, et l'histoire du théâtre. Sa première pièce, L'Atelier volant, sera mise en scène par Jean-Pierre Sarrazac en 1974. Après de longues années où Valère Novarina n’était connu que des amateurs de théâtre d’avant-garde, ses pièces jouées à la Comédie française, à l’Odéon, ont permis qu’il soit aujourd’hui reconnu comme un des dramaturges français les plus importants de notre époque qui depuis les années soixante-dix n’a jamais abandonné la singularité de sa langue. Il demeure depuis l’écrivain le plus  novateur et insurrectionnel de la langue du théâtre. Ses livres sont principalement édités par P.O.L. 


http://www.novarina.com

Aux éditions P.O.L
Le Drame de la vie, 1984.
Le Discours aux animaux, 1987.
Théâtre [L’Atelier volant, Le Babil des classes dangereuses, Le Monologue d’Adramélech, La Lutte des morts, Falstafe], 1989.
Le Théâtre des paroles [Lettre aux acteurs, Le Drame dans la langue française, Le Théâtre des oreilles, Carnets, Impératifs,
Pour Louis de Funès, Chaos, Notre parole, Ce dont on ne peut
parler, c’est cela qu’il faut dire
], 1989.
Vous qui habitez le temps, 1989.
Pendant la matière, 1991.
Je suis, 1991.
L’Animal du temps, version pour la scène du Discours aux animaux, première partie, 1993.
L’Inquiétude, version pour la scène du Discours aux animaux, seconde partie, 1993.
La Chair de l’homme, 1995.
Le Repas, version pour la scène des premières pages de
La Chair de l’homme, 1996.
L’Espace furieux, version pour la scène de Je suis, 1997.
L’Avant-dernier des hommes, version pour la scène de La
Chair de l’homme (scène XVII), 1997.
Le Jardin de reconnaissance, 1997.
L’Opérette imaginaire, 1998.
Devant la parole, 1999.
L’Origine rouge, 2000.
L’Équilibre de la croix, version pour la scène de La Chair de l’homme, 2003.
La Scène, 2003.
Lumières du corps, 2006.
L’Espace furieux, nouvelle éd., 2006.
L’Acte inconnu, 2007.
Le Théâtre des paroles, rééd. en poche, 2007
Falstafe, rééd., 2008.
Le Monologue d’Adramélech, rééd., 2009.
L’Envers de l’esprit, 2009.
L’Atelier volant, rééd., 2010.
Devant la parole, rééd. en poche, 2010.
Le Babil des classes dangereuses, rééd., 2011.
Le Vrai Sang, 2011.
La Quatrième Personne du singulier, 2012.

Chez d’autres éditeurs
100/2 587 [cent des 2 587 personnages du Drame de la vie dessinés à La Rochelle en juillet 1983], Paris/Dijon, Beba/Le Consortium, 1986.
Le Drame de la vie, Gallimard, coll. « Poésie » [rééd.], 2003.
L’Acte inconnu, éd. établie par Michel Corvin, Gallimard,coll. « Folio Théâtre » [rééd.], 2009.
La Loterie Pierrot, nouvelle édition annotée et illustrée, Genève, Héros Limite, 2009.
Je, tu, il, Arfuyen, 2012.
Une langue inconnue, Genève, Zoé, coll. « Minizoé », n° 84, 2012.
L’Opérette imaginaire, éd. établie par Michel Corvin, Gallimard, coll. « Folio Théâtre », 2012.

Enregistrements

Enregistrements audio

Le Discours aux animaux, texte de Valère Novarina, voix d’André Marcon, 2 CD, Auch, Tristram, 2004.
Au dieu inconnu. Une séquence de La Chair de l’homme par Laurence Mayor (suivi de Sauve qui peut !, une scène de L’Origine rouge par Daniel Znyk), musique de et par Christian Paccoud, CD, P.O.L/ Dernière Bande, 2006.
Le Vrai Sang, textes et voix de Valère Novarina, notes, fragments, photographies, entretiens, documents sonores réunis par Pascal Omhovère, CD avec livret, Genève, Héros Limite, coll. « Timbres », 2006.
Journal du drame, Lecture, 1981, texte et voix de Valère Novarina, CD, Coutras, Le Bleu du ciel, 2009.

Enregistrements vidéo

La Scène, réalisation de Valère Novarina, Virgile Novarina, collaboration à la mise en scène et à la réalisation de Céline Schaeffer, DVD, P.O.L/Dernière Bande, 2006.
L’Acte inconnu, dans L’Acte inconnu de Valère Novarina, réalisation de Dominique Thiel, coffret 2 DVD, livret élaboré par Marion Ferry, Chasseneuil-du-Poitou, SCÉRÉN/CNDP-CRDP, coll. « OEuvres accompagnées », n° 3, 2010.
Ce dont on ne peut parler, c’est cela qu’il faut dire, documentaire réalisé par Raphaël O’Byrne [2002] dans L’Acte inconnu de Valère Novarina, Chasseneuil-du-Poitou, SCÉRÉN/CNDP-CRDP, coll. « OEuvres accompagnées », n° 3, 2010.

La bibliographie critique complète est consultable sur le site Internet : <http://www.novarina.com>.


 http://www.libr-critique.com/

Fabrice thumerel

 

"Il est stimulant de ne pas être digéré tout à fait, normalisé, absorbé et correctement étiqueté par l’industrie culturello-communicationnelle" (p. 45).

Voici la quintessence d’une œuvre monumentale, dans une architecture de paroles réparties en cinq journées inégales – et accompagnées de documents divers (dont de magnifiques photos en couleur). Destiné à un public plus large que le cercle restreint des novariniens, ce volume d’entretiens – qui fait suite, dans la somptueuse collection d’Argol intelligemment appelée "Les Singuliers", à ceux de Prigent et de Vila-Matas – retrace la trajectoire du poète, dramaturge et peintre, en mêlant les fils chronologique et thématique : les origines, les patois, la montagne ("l’instantané d’un drame" !), le sang, TXT, 68 et la politique ; la chair de la langue, les textes principaux ; Paul Otchakovsky-Laurens, le "vivier des noms", l’antinomie comique/tragique, Michel Baudinat et Daniel Znyk ; la musique, la peinture, la danse et le cirque… Dans ce kaléilogoscope novarinien, on retiendra surtout l’évolution de sa conception du metteur en scène et les révélations/modèles qui l’ont marqué : Mallarmé, Wagner, Appia, Artaud, Grotowski, le Brecht du Berliner Ensemble, Beckett, Dort, Dubuffet, Bob Wilson… le Nô, le cirque, le guignol, le théâtre yiddish…

Le titre même du volume explicite l’entreprise novarinienne : contre la réification du langage et de la pensée qu’opère la langue de la communication, le verbe poétique doit conquérir la densité de la pierre pour viser  l’irreprésentable ; pour celui qui préfère au terme de "poésie" celui de "Dichtung" (densification), le poète est un denseur et les mots sont des pierres qu’on lance – leur matière étant palpable comme celle qu’informe le sculpteur ou le peintre.

De cette somme se dégage la singularité de la trajectoire : des années 70 à nos jours, Valère Novarina n’a jamais cessé de se situer à contre-courant. Ainsi, au temps où triomphent les idéologies, les théories littéraires et les metteurs en scène, celui qui n’est resté que quelques années dans la mouvance de TXT (1974-1980) se tient à distance les luttes révolutionnaires, refuse de se transformer en "Chef des Polices Théoriques" – pour détourner une formule du Drame de la vie – et fustige le théâtruscule uniformisé des metteurs en chef (métheurancènes). Et depuis la fin du siècle dernier, où d’abord le narratif fait son retour en force, avant que le théâtre postdramatique ne le relègue au second plan, il s’oriente d’un théâtre satirique de l’avant-garde engagée à une mystique de la Parole, accordant la priorité à la dramaturgie du Verbe : dans cet espace logoscopique du sacrifice, se succèdent des catastrophes rythmiques orchestrées par des acteurs qui font le mariole pour faire advenir la parle, c’est-à-dire pour être agis par le Verbe et faire surgir le négatif du monde (antimonde) et de l’homme (antihomme).

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http://www.sitaudis.fr/Parutions/l-organe-du-langage-c-est-la-main-de-valere-novarina.php

25.11.2013

Le Docteur Soufflant

La quatrième de couverture de l’ouvrage annonce à bon droit qu’il s’agit de la première monographie documentée sur Valère Novarina ; elle aurait pu, dû paraître il y a déjà longtemps et des tentatives infructueuses chez d’autres éditeurs, donnent encore plus de prix à celle-ci, elle ne pouvait trouver meilleur refuge que chez Catherine Flohic, dans la collection bien nommée qu’elle dirige elle-même Les Singuliers.

Car si Valère Novarina est désormais bien connu comme dramaturge (il a été joué à la Comédie Française), il figure aussi dans la Collection de poche Poésie de Gallimard (préface de Sollers), la collection TXT dirigée par Christian Prigent a été son premier lieu de publication et son principal éditeur est P.O.L, il est inclassable, impossible au sens bourdivin et même divin.

Comme tous les autres ouvrages de la collection, il s’agit d’une rencontre entre l’auteur et un interlocuteur, différent pour chaque auteur ; si certains sont bien connus de nous (Tristan Hordé pour Jude Stefan, Bénédicte Gorillot pour Prigent, Jean-François Puff pour Roubaud, Didier Garcia pour Lucot, Gérard Tessier pour Philippe Beck ou carrément repérables (Gabriel Bergounioux pour Pierre Bergounioux !), Marion Chénetier-Alev porte un patronyme digne de figurer dans une liste novarinienne ; on apprend par le web que c’est une universitaire tourangelle et par la quatrième de couverture, qu’elle a suivi le marcheur grimpeur, l’homme de Souffle qu’est aussi V.N. pendant une semaine dans sa montagne natale (et non sacrée), alternant montées et descentes.

Comme dans tous les autres ouvrages, de nombreuses pages de gauche offrent une anthologie judicieuse, les marges présentent de nombreux documents photographiques inédits, il y a également des photos en couleur des représentations et des formidables dessins de l’artiste-auteur-metteur en scène, une chronologie de l’œuvre, des notes et un index des noms cités.

Les chapitres correspondent presque à la semaine de Marion, ils s’arrêtent humblement au Cinquième jour (le sixième eût été trop biblique), d’autant que les premiers mots en italiques de la première question sont :

Au début sont les écrits ...

Marion C-V connaît parfaitement l’œuvre et le monde du théâtre, certaines questions sortent de l’ordinaire échange attendu, exemple :

Comment avez-vous pu passer d’Artaud, qui rejette le texte, à un théâtre qui n’est que du texte ?

V.N. se montre tour à tour comédien, conteur, sincère, comique comme ses acteurs fétiches, cruel comme le Momo, savant et mystique, enraciné dans ses voies de Savoie.

Ce livre passionnera aussi bien les connaisseurs de l’œuvre, les fervents d’art trans-genres et de transgression que ceux qui la découvriront à l’occasion de cette publication ; cela dit, une conversation avec V.N. dans cette langue de la communication qu’il ne cesse de fustiger (des métaphores un peu triviales nées parfois sur le fil de l’échange n’empêchent pas le surgissement de locutions qui sont autant d’échappées de la cérébralité d’homme), constitue-t-elle la meilleure introduction à son œuvre ? n’est-elle pas un obstacle au contraire ? Non, de même que selon V.N. les gens invisibles dans les coulisses du cirque, les « galoupes » sont parfois plus intéressants à observer que les acrobates, de même ce qu’il dit de son enfance, de ses pairs, de ses maîtres, de la genèse de ses livres, accroche plus facilement l’attention qu’un extrait du Drame de la vie.

Le projet de V. N., poète qui a conquis le théâtre pour s’arracher au milieu des échangeurs de plaquettes, est radical :

Le théâtre ne doit pas s’appesantir sur l’ « homme », appesantir l’homme mais nous délivrer de sa carcasse.

Grand lecteur de la Bible (et l’un des traducteurs modernes de la Bible de Bayard) et des mystiques, de Bossuet et de Madame Guyon, grand non lecteur aussi (à la question de son rapport aux livres non lus de sa bibliothèque, il répond que certains de ces livres n’en ont pas moins une présence forte, surtout quand ils ont été non lus plusieurs fois !), Valère Novarina se livre, il s’offre avec sa ferveur, sa formidable énergie spirituelle, d’autant mieux que Manon C-A a su le laisser habiter le temps de très longs silences, ils vibrent entre les pages.


 le site Internet : http://www.novarina.com













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